ARLETTE IS BACK
Pour la sixième fois de sa carrière, Arlette Laguiller se présente à l’élection présidentielle. Son refus de s’associer à d’autres forces politiques fait déjà planer la menace d’un morcellement du vote à gauche
C’est à huis clos que s’est tenu, samedi 3 et dimanche 4 décembre, le congrès de Lutte ouvrière. Evènement à l’issue duquel Arlette Laguiller était déclarée candidate du mouvement d’extrême gauche. « Ce fut une décision unanime parce qu’elle reste la meilleure représentante de notre organisation » a déclaré Michel Rodinson, membre de la direction de LO.
Mme Laguiller s’est présentée à toutes les élections présidentielles depuis 1974. A 69 ans, elle s’apprête à entamer une sixième campagne. Le parti n’a visiblement pas souhaité « rajeunir » le profil de son premier représentant. Quelques militants soutenaient la candidature d’une jeune enseignante lyonnaise, Nathalie Artaud, pour l’aventure présidentielle. Mais la notoriété d’ « Arlette » semble avoir pesé davantage dans les débats.
Cependant, la campagne de Lutte ouvrière ne s’appuiera pas uniquement sur la personnalité de son leader traditionnel. Nanti d’un « plan d’urgence pour les travailleurs », le parti révolutionnaire s’oppose au droit de licenciement, réclame l’accès aux comptes des grandes entreprises et « une augmentation d’au moins 300€ du SMIC. »
L’ombre du 21 avril
Une posture et des mesures phares que LO ne souhaite pas partager avec le PS ou le PCF. « Nous pensons que les partis de gauche qui vont présenter séparément ou ensemble des candidats à la présidentielle n’apporteront pas plus de solutions qu’ils n’en ont apporté lorsqu’ils étaient au gouvernement dans les années précédentes » a déclaré M. Rodinson.
Aucune coalition ne semble donc poindre à l’horizon. Pas même dans le proche voisinage, Michel Rodinson ayant précisé qu’il n’y « avait pas de pourparlers en cours avec la Ligue communiste révolutionnaire.» La LCR d’Olivier Besancenot qui n’a jusqu’alors « pas proposé quoi que ce soit pour la présidentielle. » L’heure n’est visiblement pas à l’unité. Bien qu’il soit encore tôt, l’ombre du 21 avril 2002 et l’éclatement du vote de gauche menacent déjà.
Vinc